Dans la tradition internationale des "clusters", les pôles de compétitivité français se mettent en place depuis l’été 2005 et ont lancé depuis cette date leurs premiers projets collaboratifs d’innovation. Ils font travailler ensemble des salariés de PME, de grands groupes et de laboratoires publics sur une même zone géographique : autrement dit, des acteurs relevant d’objectifs, de cultures professionnelles et de systèmes de GRH très différents.

Il est apparu important aux membre du RH Pôles de mieux comprendre la dynamique des projets collaboratifs pour la stimuler. Comment se conduisent de tels projets collaboratifs ? Comment s’établissent la coordination, voire la coopération ? Quelles sont ou peuvent être les pratiques de management et de gestion des ressources humaines propres à faciliter ce travail collaboratif et la co-innovation ?

Afin de répondre à ces questions, deux projets collaboratifs sont étudiés. L'observation et la capitalisation des expériences permettront de mieux saisir la complexité du travail des ingénieurs et chercheurs dans des projets qui sont au carrefour d'organismes différents, donc de relations d'emploi, de méthodes de travail et de cultures professionnelles diverses. Il sera ainsi possible de mettre en évidence les freins et les leviers pour gérer plus efficacement le travail collaboratif de salariés relevant de cultures professionnelles et de relations d'emploi différentes. Il sera ainsi possible de répondre à la question suivante : comment peut-on améliorer dans ce contexte la performance du travail collaboratif ?

L'étude de ces deux projets se fait de manière longitudinale, sur trois ans. Nous prévoyons un total de 60 entretiens semi-directifs pour suivre les deux projets collaboratifs, à raison de 10 entretiens par projet et par an : chef de projet, responsables intermédiaires, membres du projet, correspondants ou interlocuteurs dans les organismes impliqués.

Le guide d’entretien vise à saisir les objectifs et résultats perçus du travail, les outils et pratique de pilotage, le style d’animation managériale et les pratiques de GRH.

En première analyse, il apparaît que certaines dimensions de la gestion de projet classique se retrouvent accentuées, telles que l’équilibre à construire entre contributions et rétributions ou les cultures à faire coexister. Plusieurs préconisations s’imposent alors : clarifier les objectifs le plus tôt possible, multiplier les réunions et les occasions d’échanges informels, se former au mode d’emploi collaboratif.

Les premiers résultats de cette étude, après les premiers mois de fonctionnement de ces projets collaboratifs, seront présentés lors du prochain congrès de l'AGRH, à Dakar, du 9 au 12 novembre 2008. L'article sera prochainement à disposition sur ce site...